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Critique Water power | |||||||
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![]() Or donc, hors du lavement, point de salut. Si vous n'appréciez pas, passez votre chemin au plus vite, d'autant plus que, style pornographique oblige, la caméra se veut explicite et ne se détourne pas pudiquement lors de l'éjection des liquides souillés. La réalisation est due à « Gérard Damiano ». Attention cependant, il ne s'agit pas du réalisateur de GORGE PROFONDE (DEEP THROAT), THE DEVIL IN MISS JONES ou e ![]() Les connaisseurs auront immédiatement reconnu dans le casting la crème des porn-stars de l'époque. Comme souvent dans le cinéma américain, l'histoire est adaptée d'un fait divers authentique (bien que le générique ne s'en vante pas) qui a vu un pervers forcer plusieurs femmes dans les années '60 à recevoir un lavement. Frank Zappa en a tiré la chanson "The Legend of the Illinois Enema Bandit". Gérard Damiano/Shaun Costello expulse vite fait ce court (il ne nous semble pas que la copie proposée par Alpha France atteint les 76 minutes promises... s'agirait-il d'une version expurgée ?) porno : une intrigue linéaire, rondement menée mais qui se termine en eau-de-boudin : après sa quatrième « purificacation », Jamie échappe facilement à la p ![]() La spécialisation est évidente : s'il y a bien quelques séquences « classiques » (fellation, cunnilingus, feuille de rose ...), c'est simplement en amuse-bouche pour nous amener vers le corps du sujet, la pièce maîtresse : la punition par le lavement, systématiquement précédée d'une bonne sodomie. Le marché de niche ultra spécialisé de la pornographie contemporaine se trouve déjà tout entier contenu ici. Les trois séquences épousent le même déroulement : Jamie force et viole les femmes en les insultant avant de leur enfourner la canule libératoire et de les laisser expurger le liquide sous ses yeux. Il s'agit d ![]() Quant à l'approche, elle se met au diapason de son époque. La libération sexuelle qui se développe dans les années '70 crée deux courants antinomiques : le premier voit l'expression d'une sexualité exultante, joyeuse et débridée. Le second charrie les angoisses de l'époque, générées par cette liberté nouvelle, par les revendications féministes ou par de nombreux autres éléments contextuels. Il s'en dégage un parfum de malaise. La sexualité y est glauque. On joue sur les tonalités de l'humiliation, du dénigrement, de la morbidité (une tranche non négligeable du cinéma de genre s'en fait l'écho, ne fut-ce que via les nunsploitations, les rape & revenge, les WIP, les nazisploitations...). WATER POWER fait clairement partie de cette seconde vague. Le rapport homme-femme n'y est montré que sous l'angle de la domination du premier sur la seconde et de la soumission et l'humiliation de cette dernière. L'ambiance urbaine, la voix off de l'anti-héros narrateur et son état mental nous évoquent (toute proportion gardée hein, il s'agit quand même d'un « boullard ») MEAN STREET (on aurait pu le titrer « ENEMEAN STREET ») ou encore TAXI DRIVER. Shaun Costello ne s'est d'ailleurs pas gêné pour piquer la musique de Bernard Hermann utilisée l'année précédente par Scorcese. WATER POWER a été exploité aux USA sous divers autres titres, plus explicites : ainsi de ENEMA BANDIT ou encore THE ENEMA KILLER. Vu le rôle d'ennemi public joué par Jamie Gillis, on se dit que les distributeurs, pourtant toujours prêts à un jeu de mot foireux dès qu'il s'agit de porno, sont passés à côté de « the enema within » ou de tout autre jouant sur la proximité avec le terme « ennemi ». N'en faisons pas clystère - euh nous voulions dire mystère - plus longtemps, ce porno n'allumera que ceux qui s'intéressent aux sexualités hors normes (et en fait à une seule et unique déviance). L'amateur sera aux anges et fera rentrer WATER POWER dans les annales de l'histoire du 7e art cochon. Pour tous ceux qui sont portés vers des pratiques plus courantes (moins coulantes donc), ou bien vers d'autres spécialités, la vision de WATER POWER s'apparente rapidement à une bonne purge. Nous lui conseillons donc plutôt de faire déféc(a)tion. Sauf évidemment à apprécier qu'une œuvre d'art s'apparente à un canule-art.
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Femmes De Sade - Water Power | DVD Zone 2 | NC € |